Si votre cœur comprend le message de l' oiseau, si votre oreille s’émeut du murmure du ruisseau ... ou si vous vous laissez simplement guider par ce que vous nommez le" hasard" , bienvenue et bonne lecture.

mercredi 4 septembre 2013

Feu d'artifice (41)

-Entends-tu?
Que devrais-je encore entendre ? J'ai sommeil et puis je ne veux plus écouter.
-Entends-encore. Juste un peu. S'il te plait.
Je soupire.
 C'est la fin de l'été , il n' y a plus rien à faire.
-Concentrons nous veux-tu?
J'obéis, j'obtempère. Oiseau est  insistant.
Les champs blonds sont coupés, que pourrais-je bien apprendre?

 Et là, la tige d'or qu'on a guillotinée, émet un craquement. Elle, et puis une autre. Une voisine plus loin.  Ça claque de partout, sur les bordures sèches, comme un feu d'artifice.
Jaillissent les criquets et les papillons jaunes.
 Je n'écoute plus, j'entends, je sens et je partage.

Sur le ciel encore bleu, sur le ciel mature, les feuillages eux aussi se découpent ridés. Rougissent de plaisir de voir encore briller, un soleil qui résiste à tous calendriers.
L'explosion se prépare. Celle des feux de l'automne. Et la terre crépite. Gardant en souvenir, au creux de ses sillons, et bientôt retournées par la charrue du Temps, les chaleurs de l'été.

22 commentaires:

  1. un tres beau texte , j'aime beaucoup
    bisous maman

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Très très loin des "sanglots longs des violons de l'automne", mais proche des percutantes percussions d'un été qui, s'il s'éternise, sera peut-être indien.
      Bisous et merci.

      Supprimer
  2. Une belle inspiration. On voit, on respire, délicieuse immersion dans ton univers poétique.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les chemins de traverses pour atteindre l'ombre des bois étaient, il y a quelques semaines encore, bordés par des champs de blé et d'orge.
      Mais la moisson est terminée.
      La récolte fut bonne je crois. Et des céréales qui ondoyaient au gré du vent, il ne reste que de courtes tiges.
      Mais qui chantent encore. Elles sont bien courageuses.
      Pourtant, elles vont bientôt être enfouies, dès que commenceront les labours. Et l'été ne sera plus qu'un souvenir.
      Merci Dzovinar de toute l'attention portée. Cela me touche beaucoup.

      Supprimer
  3. Je me tresse un bonheur comme un panier de jonc, - et j'y mets un grillon, une nuit de septembre, - le ciel bien lessivé par un matin tout blond, - une fille endormie qui se mélange à l'ombre. (Claude Roy - A regret)

    Voici que la saison décline,
    L’ombre grandit, l’azur décroît,
    Le vent fraîchit sur la colline,
    L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
    Août contre septembre lutte ;
    L’océan n’a plus d’alcyon ;
    Chaque jour perd une minute,
    Chaque aurore pleure un rayon.
    La mouche, comme prise au piège,
    Est immobile à mon plafond ;
    Et comme un blanc flocon de neige,
    Petit à petit, l’été fond.
    (Victor Hugo - Dernière gerbe)

    Comme toujours,de très beaux mots comme je les aime, tout en douceur pour cette fin d'été...
    Le soleil nous gâte en Franche-Comté, c'est en quelque sorte l'été indien...jusqu'à dimanche je crois. Profitons de ces derniers rayons!
    Douce journée de jeudi Marie-Hélène
    Avec mes pensées, bises amicales.
    Marie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. " Chaque jour perd une minute
      Chaque aurore pleure un rayon..."

      Magnifique choix d'illustration Marie. Le grand, le génie des poètes, Victor Hugo, tient les mots justes. Dans ce bouquet final.

      Petit à petit, les larmes des matins blêmissant vont se tarir. Alors viendra le temps des brumes. La terre garde les souvenirs Marie. Pour cela aussi il faut la chérir.

      Hier 34 degré au soleil, un ciel d'un bleu profond. Ce matin est également plein de promesse mais il est accompagné par un vent doux.

      Bonne fin de semaine. Bises et toute mon amitié.

      Supprimer
    2. La pluie est arrivée, et avec elle la morosité.........
      "L’Automne qui descend les collines voilées
      Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre coeur ;
      Et voici que s’afflige avec plus de ferveur
      Le tendre désespoir des roses envolées."
      Albert Samain (le chariot dOr)

      Mais septembre me fait penser aussi à la joie des vendanges.........
      « Le son de la trompette est si délicieux,
      Dans ces soirs solennels de célestes vendanges,
      Qu’il s’infiltre comme une extase dans tous ceux
      Dont elle chante les louanges. »
      Charles Baudelaire (Les Fleurs du mal)

      Douce nuit Marie-Hélène.....

      Bises, avec toutes mes pensées
      Marie

      Supprimer
  4. Triste, mais fort beau....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ou beau, mais fort triste... on ne peut pas lutter contre les tourbillons du temps qui passe. Juste espérer pouvoir un jour savoir danser dessus et... être emportée. Loin.
      Merci pour cette intervention, Anonyme.

      Supprimer
  5. " On ne peut pas lutter contre les tourbillons du temps qui passe. Juste espérer pouvoir un jour savoir danser dessus et... être emportée. Loin." Il est si beau est nostalgique ton poème, Marie-Hélène et je partage ce sentiment.
    L'été qui s'achève doucement laisse tant de regrets derrière lui...
    Bisous, Belle Amie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mon aïeule, que j'évoquais en juin dans un autre texte avait, parmi ces petits dictons favoris, celui-ci:
      "Au pays de promesses, on meurt de faim".

      Les pires promesses sont celles que l'on s'invente.
      Après un printemps maussade, l'été est venu avec les siennes. Et lui a tenu parole. Les blés étaient beaux, les raisins et les prunes gorgés de sucre et les poires juteuses. La Nature a des ressources et une force qui nous manque, à nous ses enfants.
      Maintenant, la terre se prépare à accueillir l'automne, avec ses bruits de fanfare. Quand à nous, ce sont nos faiblesses que l'on regrette sans doute. Celles de n'avoir pas su croquer encore plus le beau soleil de l'été. Avant qu'il ne s'éloigne.
      Je t'embrasse et suis très heureuse de ta visite.

      Supprimer
  6. Merveilleux texte qui me touche particulièrement car je suis très sensible à cette saison..le tout proche automne..une vague torpeur de l'atmosphère...les feuilles qui s'enflamment..

    Je ressens également beaucoup pour ma part, la fertilité de cette saison, presque une sensualité, la Terre lourde, un labour profond enfouissant les derniers éteules sous le versoir, le brabant tiré par un boulonnais puissant..l'écume aux mors..tranquillement..comme cette Terre qui reprend des forces..

    Plein de souvenirs donc dans ce Feu d'artifice, merci beaucoup Marie-Hélène, amitiés, Philippe

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai lu l'autre jour ces mots de poète concernant
      l'automne.
      " La mort du Souvenir que suivra l'éclosion de l'Espoir."

      C'est aussi une saison propice à la mélancolie. Celle durant laquelle se posent encore davantage les questions existentielles. Et celle aussi qui en donne toutes les réponses.

      Amicalement.


      Supprimer
  7. Un peu de tristesse avec cet été qui est parti...mais cet après-midi, il s'est rappelé à notre bon souvenir.

    Bises Marie-Hélène.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est vrai Yveline. Mais ici aussi, l'été fait un petit come-back.

      Amitiès

      Supprimer
  8. C'est vrai lorsque arrive Septembre , ça donne l'impression que tout est derrière , alors commence la lente décompression de la fin de l'été ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le mois du spleen...oui. Et de l'attente.

      Supprimer
    2. En Octobre ça va beaucoup mieux, c'est le mois de mon anniversaire, allez un joli feu d'artifice
      http://www.youtube.com/watch?v=4ty3HVeAkdc
      Très belle soirée a toi :)

      Supprimer
    3. ah oui....ton anniversaire. C'est vrai, je savais que tu étais du signe d'en face...de l'autre côté du Taureau.
      Et c'est toi qui fait le cadeau avec cette petite merveille de beauté, marine et céleste.
      Et bien merci Lune. Je t'embrasse. Belle soirée à toi également.

      Supprimer

Ouvert à toutes les fleurs. Du gracile coquelicot au toxique colchique. Mimosas fleuris ont également droit de cité. Mais mon espoir secret c'est bien sûr de croiser quelques roses...