Si votre cœur comprend le message de l' oiseau, si votre oreille s’émeut du murmure du ruisseau ... ou si vous vous laissez simplement guider par ce que vous nommez le" hasard" , bienvenue et bonne lecture.

jeudi 29 août 2013

Le Maître de Forges. (40)

Je cours les marchés et les villes. Je questionne même les souterrains.
 Il parait que seul sur son île, il sait les secrets de l'airain. Et  qu'il y  fabrique la foudre.
 Roche ignée, granite, lave en poudre.
 Le tout réduit en un chaudron.
 Minerai grouillant des entrailles. Que c'est un divin forgeron!
 Et qu'il claudique aux yeux du monde.

Bel indice pour le retrouver... 
Taratata, point de sornettes! Je veux un forgeron sorcier. 
Frappant du marteau sur l'enclume, et cuivre rouge et cuivre blond. 
Ami d'Achille, le saint patron
qui  au cœur de Rose soit capable, de fabriquer une belle armure
toute en acier inoxydable car oubli de mère Nature, 
il y manque  ... quelques épines.
Quelques épines bien acérées.

 Mais là, Oiseau n'est pas d'accord. Cela m'aurait bien étonnée... 
et le voilà parti dans mille explications :
 Botaniques...évidemment !
"La tige est encore près du sol. Là où croupissent les limons.
Mais le cœur tutoie le Soleil...c'est la meilleure des protections."

"...Ta Parole est murmure
Comme un secret d'amour
Ta Parole est blessure
Qui nous ouvre le jour;..,"
Gilbert Bécaud

mardi 20 août 2013

La poudre aux cieux (39)

Oiseau est un illusionniste. En son domaine il est champion mon bel oiseau caméléon.
Mais ce qui est vraiment magique, c'est qu'il ne le fait pas exprès.
On dirait un enfant gâté.
Parfois.
L'air de rien, le regard en coin.
Il trace les aurores du ciel. Et  mêle l'eau à l'horizon. Sait faire vibrer le diapason.
  Laisse apparaître des mirages dans des nuages plumes cendrées.

Ensuite il se tortille le bec... et puis petite moue étonnée.
-J'ai fait tout ça? Tout déclenché? Je n'y avais même pas pensé.

Et Oiseau s'endort sur sa branche... pour ne pas être dérangé. Mais demain il va se venger.
En poussant son chant  à tue-tête quand le soleil pointera le nez...

vendredi 2 août 2013

La Rose et la Salamandre.(38)

J'ai mis la rose entre deux pages...
Mille ans qu'elle attendait,  refleurissait sans cesse. Mille ans qu'elle espérait...dix siècles qu'elle savait. Même un peu plus encore.
 Odes des troubadours qui propageaient la flamme. 
Au détour d'un sentier, ou le long d'un chemin, il était obligé qu'elle le croise un matin.
 Rose les yeux vers le ciel, lui sur l'eau du ruisseau...ou accrochant aux arbres les voiles de dentelles de quelques araignées, les fileuses des bois.
Elle a crié très fort, en son for intérieur.  Pour que nul ne devine son appel dans la nuit. Ses prières au Soleil. Personne. Juste lui. 
Elle s'est habituée, elle allait même guérir.
 Pour cette floraison, était venu le temps de la résignation. Elle avait accepté de perdre ses pétales, de perdre les pédales...l'ombre  ne viendrait plus.
 Existait-il vraiment, le guide son âme? Ou bien tous ces messages, d'anges sinon de démons, n'étaient que dans sa tête. Et n'étaient que foutaise.
Elle a crié si fort...!
Rose un soir, sur son banc, Rose un soir sur sa pierre, l'espace d'un instant, au clair d'un réverbère  a reconnu sa voix...a capté sa Lumière. Libre, furtive et belle. Salamandre en plein feu.
Hélas...
 La victorieuse certitude suivie de la décrépitude...inéluctable de la fleur.

J'ai mis la Rose entre deux pages...dans mes chers livres elle va sécher. 
 A dans une autre vie, peut-être...!  La Fleur  sur le Temps sait danser.