L'oiseau babille. L'oiseau gazouille. L'oiseau roucoule et puis jacasse.
Que veut-il encore me chanter? Quelle merveille veut-il me montrer?
Pour tout savoir, pour tout comprendre moi, je voudrais parler oiseau.
Ainsi je saurais écouter.
Ce que murmure le ruisseau. Les mots du vent dans les ombelles.
L'air du moulin, sa ritournelle. Le nuage qui glisse en plein ciel.
Le franc soleil et son halo.
Les hommes ne se comprennent jamais .
Non pas à cause de leur grammaire. Ni la prononciation de ces mots issus de leur vocabulaire.
Même les linguistes avertis, les polyglottes chevronnés
n'entendent le sens de leurs adverbes.
Les banquiers s'expriment en monnaie, les généraux discutent en armes
Les hommes politiques comptent en voix, les amours déçues sont en larmes
les religieux ont leurs versets, les journalistes leurs sensations,
et ne déroge à sa façon
le verbiage du poète qui ne se clame qu'en rêve et en douces illusions.
Chacun ses mots, chacun sa caste.
Torchons, serviettes et mouchoirs ne se plient pas dans le même tiroir !
Et pourtant il suffirait d' un des deux auxiliaires et d'une seule consonne. Que l'on oublie AVOIR et cette horrible N.
ETRE chante l'oiseau.
Et de ses ailes dépliées, il nous dessine un glorieux M.