Si votre cœur comprend le message de l' oiseau, si votre oreille s’émeut du murmure du ruisseau ... ou si vous vous laissez simplement guider par ce que vous nommez le" hasard" , bienvenue et bonne lecture.

samedi 23 août 2014

Joséphine.(50)

A mercredi soleil a succédé jeudi chagrin. Le chat s'endort dans le jardin. 
Oiseau et tous ses frères chantent une mélodie aux accents gris-amers des tristes jours de pluie.
 Dans le prunier voisin, contrairement aux hommes, ils ne connaissent la rancune. Et partagent mauvaise comme bonne fortune.

L'hiver pourtant touche à sa fin. Il me l'avait promis hier. Aux émaux verts d'un beau matin.
Seulement au pays de promesse, le ciel nous ment, je le sais bien. La pluie, l'absence et la tristesse. Et le chat qui dort au jardin.

Parfois, il y a comme un miracle. On dirait un été indien. Mais la vie est un grand spectacle. Ou tout se paie. Elle n'offre rien. 
Même les joies qui sont éphémères.
A mercredi soleil a succédé jeudi chagrin.
Blottie à l'ombre des racines du sapin qu'elle a tant aimé, au jardin repose Joséphine. 
Emportant avec elle tous les songes d'été.


à ma petite Jojo qui nous a quittés le 20 février dernier.



jeudi 22 mai 2014

Courants d'air. (49)

Point de réponse, pas de question !
Oiseau me trouve bien silencieuse. Je lui retourne le compliment.
Serait-ce un dialogue de sourds ?
Au moins, dames les araignées, qui lancent à tous les vents leur soie, cherchent à quelques bois l'amarrer. Les fils envahissent les airs. Trame qui zèbre le jardin. Depuis les sauges au romarin. Du romarin jusque aux sauges.
Alors je veux bien cuisiner. Au risque d'avoir l'air toquée. Mais avouons que sans recette, à devoir bailler aux corneilles, j'envierais presque les abeilles. Elles savent lire les pas de danse pour faire espérer l'ambroisie...
A éviter : la jalousie. Elle est mauvaise conseillère. 

Oiseau je te comprends souvent. Mais je ne t'entends pas toujours. Interférences organisées.

A tous ceux qui brouillent les ondes : regardez le beau une seconde. C'est là la seule vérité.

Oiseau, qu'à ton ciel je me noie.
Que l'eau murmure ton discours.
Que mon chemin mène à ta voix.
Pour essaimer tes mots d'amour.

dimanche 9 février 2014

Mon Royaume (48)

Oiseau, viens donc boire un café. Je t'offre un jus du Nord. Avec la chicorée.
Je veux te montrer quelque chose :
Un royaume du temps d'en la vallée des Roses.
Oui mais ne triche pas ! Je vais le dessiner.

Commençons par  la lettre D.
Tirée d'une revue qui aide à bricoler.
J'en fais un majuscule, je vais l'enluminer.
Je peins une demeure. J'y place des invités.
Venus des quatre coins de la Rose des vents.
Et qui donnent, en hiver, aux fenêtres leur chant.

A l'aide d'une encre sympathique, je trace des jeux de mots joyeux.
Ils orneront tous les repas.
 Menu: Calembours savoureux, au dessert Carambar de choix.
A rendre jaloux Camembert, ce bon vieux sapeur d'autrefois.
Puis des récits mystérieux. Écrits du Grand Albert, secret de Fatima.
Pour frissonner un peu. Se poser des questions. Sur tout ce qui existe et ce qu'on ne sait pas.


De ce royaume, voilà les terres. J'ai fait le tour de la maison.
Dans un jardin mouchoir de poche, des plates-bandes de radis.
Voilà son bout du monde à lui.
Les planches de ses souvenirs.
Depuis les rives de l'Aronde,  jusqu'aux pentes du mont Ganelon, il y a longtemps, pendant la guerre.
Où jouait le chevalier Pierre.
Au galop des chevaux de bois. Dans un tourbillon de toupies.

Et dans un angle du jardin, de quatre bouts de bois bâti, je te dessine comme un château d'où s'élèvent des symphonies.
De Sibelius jusqu'à Tino, depuis Chopin jusqu'à Rossi.
Qui cherche encore sa bohémienne, tandis que dansent des gauloises, dans une douce fumée bleue, et rencontrées au bord de l'Oise, lors des banquets des temps heureux. Sur des tables à perte de vues.
 Où riait le chevalier Pierre.

Et je vais te peindre un carrosse, une grande voiture dorée. Et au bruit si particulier. Sous les assauts du sel marin.
 Au trône avant une princesse. Qui guide les chevaux, son Roi.

Tiens, j'ai terminé, je te montre...

Oiseau découvre une page blanche, avec un regard au milieu.
Oiseau, il est là mon royaume. De mon papa les yeux gris-bleus.









mercredi 8 janvier 2014

Eléments taire ! (47)

Si le vent pleure et que la pluie est toute de larmes, c'est que plus personne ne veut les écouter. Et pourtant ils en auraient de grandes choses à dire. Mais au lieu de cela on les laisse gémir.

Il parait que le premier se trompe toujours de direction. Qu'il invente des hurlements à faire couper le souffle.
 Ou qu'il rend l'auditoire complètement cinglé. 
On l'accuse même parfois de corrompre les nuages. Ou bien de leur donner des formes inconvenantes. De sirènes chevelues, d'Amazones ou d'Atlantes...de cheval au galop, de vieil homme barbu...
 Rappelons qu'un  cumulus, normalement constitué, doit avoir l'air d'une pelote de coton. A l’extrême limite ressembler au mouton.
 Mais pas question d'y voir image mensongère. On ne lit pas dans les nuages.
 On écoute les journaux, à la télévision !

Et l'averse maudite, à faire des ronds dans l'eau. Comme si elle connaissait, et Pi, et Pythagore ! Qu'elle était cultivée...!
Ou l'ondée, cette folle, qui laisse sur nos routes des tâches irisées...
Ne serait elle un peu sorcière, à capturer ainsi les prismes de lumière ?
Surtout ne pas les admirer. Ni elles, ni d'ailleurs la rosée.
 Il y a mieux à faire qu'étudier ces sornettes. Ou que de versifier. 

Rien ne vaut une bonne rediffusion, le soir à la veillée.