Si votre cœur comprend le message de l' oiseau, si votre oreille s’émeut du murmure du ruisseau ... ou si vous vous laissez simplement guider par ce que vous nommez le" hasard" , bienvenue et bonne lecture.

mardi 29 octobre 2013

La fenêtre. (45)

La lumière est très curieuse.
La lumière de m'observer par delà les ouvertures. De l'autre côté du carreau.
Comme une croix, le meneau
devant lequel je contemple.
Et je me tiens là, debout.

 Je soupire au soupirail. Mes yeux vitreux au vitrail croisent l'éclat de ses feux.
 Mon souffle va lui répondre, en vapeur, exhalaison. Car humide est la saison.
Des bourrasques de l'automne.

Le temps est à la fenêtre. La buée sur les carreaux.
Je dessine des ronds dans l'eau. Mets des formes à ce nuage.
Des motifs géométriques, ellipses et parallèles.
Et le V des hirondelles.

Mon doigt trace des caractères, que ne lirait Champollion.
La lumière sait mon mystère. La lumière sait ma chanson.



22 commentaires:

  1. oh comme c'est joli! j'aime beaucoup,c'est tres chouette
    bisous
    Maman

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    1. hum ! je pensais que tu aurais dit autre chose. Enfin, pas à propos de ce que tu penses de la qualité mais à propos du contenu...
      Mais sans doute as tu oublié....toutes les traces que je laissais sur tes vitres, quand plantée devant, occupée à rêver à je ne sais quoi, je griffonnais dans la buée de ma respiration.
      Une de mes nombreuses petites manies....sourire.
      Bisous et bonne fin de soirée.

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  2. tres poetique et tres joli texte.
    Bisous
    Aurore

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    1. Contente de voir passer ici ma chérie. Et heureuse aussi que ce texte te plaise.
      Gros bisous.

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  3. "La buée qui sortait de sa bouche peu à peu effaçait sa figure bonasse, en se déposant sur la vitre. Et alors, de sa grosse main, il essuyait cette vapeur sur le carreau, pour continuer à me regarder."Henri Bosco (1888-1976) Le Jardin d'Hyacinthe .

    "Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin - Je te cherche par-delà l'attente - Par-delà moi-même - Et je ne sais plus tant je t'aime - Lequel de nous deux est absent." Paul Eluard (1895-1952) - L'Amour, la Poésie (1929)

    "C'est sur les vitres qu'on grave les mots ineffaçables." Jean Giraudoux (1882-1944) - Amphitryon

    Un texte superbement poétique......La buée sur les carreaux, souvenir.......et les petites étoiles l'hiver...........La fenêtre objet banal, qui inspira de nombreux poêtes.
    "Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie." Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris

    Doux jeudi - Marie-Hélène
    Je vous embrasse
    Marie

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    1. Du miel qui coule dans le cœur à lire vos commentaires richement illustrés.
      Vous lisez avec l'âme Marie. Ou vous aussi, votre regard s'élargit quand la vitre s'interpose, ouvrant sur un autre monde.
      Oui, la vitre est comme un miroir. Un écho.. A la fois dedans et dehors. Et une attente aussi. Celle de l'indicible.
      Superbes, les" veilleurs de chagrin".
      Merci.
      Une belle fin de semaine Marie.
      Toute mon amitié.
      Je vous embrasse.

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    2. "L’automne me surprit au milieu de ces incertitudes : j’entrai avec ravissement dans les mois des tempêtes. Tantôt j’aurais voulu être un de ces guerriers errant au milieu des vents, des nuages et des fantômes ; tantôt j’enviais jusqu’au sort du pâtre que je voyais réchauffer ses mains à l’humble feu de broussailles qu’il avait allumé au coin d’un bois. J’écoutais ses chants mélancoliques, qui me rappelaient que dans tout pays, le chant naturel de l’homme est triste, lors même qu’il exprime le bonheur. Notre coeur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs." - François-René de Chateaubriand (Tempêtes-Migrations d'oiseaux)

      "D'ailleurs, parce que le vent, comme on dit, n'est pas à la poésie, ce n'est pas un motif pour que la poésie ne prenne pas son envol. Tout au contraire des vaisseaux, les oiseaux ne volent bien que contre le vent. Or la poésie tient de l'oiseau." Victor Hugo (Préface " Les Feuilles d'automne")

      "L'automne est un andante mélancolique et gracieux qui prépare admirablement le solennel adagio de l'hiver." George Sand

      "L'automne et sa pluie ventent au-dessus des terres obscures; grandes et sans issue les solitudes de la mort s'enlacent." Adriaan Roland Holst

      "Sur la bruyère longue infiniment, Voici le vent cornant Novembre ; Sur la bruyère, infiniment, Voici le vent" Emile Verhaeren

      L'automne est bien là , j'aime cette saison, ses couleurs, sa mélancolie et sa poésie. J'aime les balades dans la campagne dorée, ......
      Belle fin de semaine automnale Marie-Hélène.
      Je vous embrasse
      Marie

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    3. Oui, Oiseau vole à contre courant. Du moins en apparence. Il suffirait que le vent tourne...faites qu'il tourne.
      J'aime bien la citation de Georges Sand et ses références aux mouvements musicaux. Belle association orchestrée avec les feuillets d'automne...qui tombent. En tourbillonnant.
      Merci de ce passage Marie.
      Toute mon amitié. Bises.

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    4. La nuit n'est jamais complète.
      Il y a toujours puisque je le dis,
      Puisque je l'affirme,
      Au bout du chagrin,
      une fenêtre ouverte,
      une fenêtre éclairée.
      Il y a toujours un rêve qui veille,
      désir à combler,
      faim à satisfaire,
      un cœur généreux,
      une main tendue,
      une main ouverte,
      des yeux attentifs,
      une vie : la vie à se partager. "
      Paul Éluard.

      Merci Marie-Hélène pour votre gentillese, "une pluie" de bises s'envolent du Jura pour vous.
      Marie

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  4. Comme une valse lente, un peu triste, irrésistible pourtant. "Les violons de l'automne ..."

    Je t'embrasse chère poètesse

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    1. ...et leurs sanglots...si longs.
      Saison propice. Saison complice.

      Merci de t'arrêter un instant à ta fenêtre informatique, sur mes quelques hiéroglyphes aux accents de langueurs monotones .
      Je t'embrasse mon amie.

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  5. non non je n'ai pas oublie toutes les traces que tu faisais sur les vitres et c'est une tradition qui a touche tout le monde tes sœurs ,tes filles et tes nombreux neveux et nièces qui le font encore d'ailleurs pour les plus petits du moins
    mais ce qui est bizarre c'est que ces choses la se faisaient et se font souvent le jour ou je viens de faire les vitres,et je dois dire qu'a l'epoque je ne voyais pas le côté poetique de la chose!!
    peut etre pour cela que je ne l'ai pas mentionné!
    je sais bien que l'on dit cent fois sur le metier remettez votre ouvrage ,! mais sur le coup cela ne me faisais pas rire , encore maintenant je rale quand les garçons écrivent sur les carreaux.Mais je trouve beaucoup plus joli quand tu exprimes ta vision des choses et j'avoue que je faisais de même quand j'etais petite .Les enfants se suivent et les traditions perdurent
    bisous
    Maman

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    1. ah ah!... tu avoues !
      Un joli support, que la fenêtre.
      J'y passe encore pas mal de temps, même si je n' y écris plus qu'avec les yeux.

      Bisous.

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  6. Souvenirs d'enfance où nous nous inventions des histoires en regardant la pluie d'automne au travers la buée des fenêtres comme pour mieux cacher notre langueur.

    Saison où tout semble s'éteindre doucement, mais heureusement et merci Marie-Hélène, vous y voyez tout au fond ..la Lumière.

    Amitiés, Philippe

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    1. C'est que je m'en invente encore, des histoires.
      Oui, il faut parfois bien chercher dans la grisaille ou derrière le verre de gris...(un petit jeu de mot en passant) pour trouver quelques lueurs, mais l'adage ou la chanson dise qu'après la pluie vient le beau temps ...alors j'attends.
      Merci Philippe.
      Amicalement.

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  7. Je suis émue par les mots de ta poésie mais je le suis plus par les commentaires sur ton post..
    Tu met des mots Marie Helene sur tout ce que m'inspire aussi cette belle saison sans que j'arrive à l'exprimer...Je suis juste ...émue

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    1. J'ai déjà remarqué à travers nos échanges que nous partagions des ressentis identiques.
      Ton émotion me touche aussi.
      L'automne est la saison romantique par excellence...Je crois que nous le sommes...à fleur de peau.
      Bises et merci à toi Kawthar de t'être arrêtée un instant à ma fenêtre.

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  8. Toujours si émue par tes poèmes, Marie-Hélène et encore davantage à lire les commentaires... Le propre des artistes qui, avec leurs mots éveillent tant de ressentis... expriment l’inexprimable... mais l'âme sait les déchiffrer et en sort enrichie.
    Merci pour cette lumière et son mystère.

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    1. les yeux de l'âme...les yeux du cœur...nous avons plusieurs regards à notre disposition. Comme il existe différents niveaux de lecture possible.
      Je sais que tu lis admirablement.
      Merci Elisabeth.

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  9. Bonsoir Marie-Hélène,
    Ta poésie me fait voyager et me repose. Toujours un bon moment.
    Je te souhaite une belle soirée.

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    1. Merci Yveline. L'hiver s'est bien installé à la fenêtre. Des brumes grises, et il y fait froid.
      Une très belle soirée à toi également. Je t'embrasse.

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  10. Je ne me souviens pas d'avoir fait ça: il faut dire que j'étais une petite fille modèle! lol!! Encore un bien joli texte. bisous

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Ouvert à toutes les fleurs. Du gracile coquelicot au toxique colchique. Mimosas fleuris ont également droit de cité. Mais mon espoir secret c'est bien sûr de croiser quelques roses...